Antonius Vertragus

Antonius Vertragus Levrier Ecossais

Levrier Ecossais

Les Ostéopathies de croissance

 

LES OSTEOPATHIES DE CROISSANCE

D’ORIGINE NUTRITIONNELLE DANS L’ESPECE CANINE



Toute personne ayant déjà élevé un chiot de grande race sait combien l’alimentation est importante pour assurer une croissance saine et harmonieuse. Les carences ou les excès de tel ou tel composant peuvent être à l’origine de pathologies, surtout dans les races de grand format où la croissance est particulièrement rapide et importante. La croissance des os longs nécessitent des apports quotidiens de protéines, de minéraux et de vitamines, et ce dans des proportions bien définies. Tout déséquilibre important aura des répercussions plus ou moins dramatiques et réversibles sur le squelette. Il faut cependant avouer qu’avec la généralisation des aliments industriels de qualité, ces ostéopathies sont devenues plutôt rares (surtout celles liées à une carence ) mais on les rencontre toujours. Elles sont au nombre de trois : le rachitisme, l’ostéofibrose juvénile et l’ostéodystrophie hypertrophique.



1- Le rachitisme : C’est actuellement la plus rare des trois . Elle est due à une carence combinée de calcium et de vitamine D. Celle-ci provoque un défaut de minéralisation de la trame osseuse. Les chiots atteints présentent un retard de croissance important ainsi que des déformations des os longs ; ils sont tristes et apathiques, ont le poil terne et laineux, le ventre ballonné et l’appétit est capricieux. Les articulations sont gonflées mais le plus souvent indolores. Il apparaît souvent une laxité ligamentaire à l’origine d’une démarche plantigrade. Le diagnostic est clinique et radiologique. La prise de sang est le plus souvent normale. Le traitement repose sur l’administration de calcium et de vitamine D par voie orale. Il donne de bons résultats s’il n’est pas entrepris trop tardivement.



2- L’ostéofibrose : Cette affection est plus fréquente que la précédente. On la rencontre essentiellement chez les chiots de grande race qui reçoivent une alimentation carencée en calcium et surdosée en vitamine D. Classiquement c’est le régime “tout viande” auquel on rajoute des préparations vitaminées à usage humain (STEROGYL par exemple). Là aussi on assiste à une décalcification de l’os. Les manifestations observées sont à la fois osseuses et ligamentaires. Les os sont fragiles, déformés et douloureux. C’est la déformation des aplombs associée à des boiteries qui inquiète en premier lieu le propriétaire. On observe également une distension ligamentaire à l’origine d’un affaissement des articulations et du dos et d’une démarche plantigrade. Dans certains cas la douleur est telle que le chiot ne peut plus se relever et reste en décubitus permanent. L’os fragilisé peut se casser ; on parle de fracture en “bois vert” (sans déplacement ni craquement à la mobilisation). Comme pour le rachitisme, le diagnostic est avant tout radiologique. Le traitement consiste à rééquilibrer le régime alimentaire. La prise d’antalgiques est parfois nécessaire pour le confort de vie de l’animal. Les séquelles d’aplombs sont fréquentes.



3- L’ostéodystrophie hypertrophique : Cette fois, il s’agit au contraire de la production excessive d’os . Dans la majorité des cas elle est provoquée par un excès de minéraux (calcium, phosphore ) et de vitamines mais on peut parfois la rencontrer avec des régimes parfaitement équilibrés. Dans ce dernier cas l’origine de la pathologie reste inconnue.

L’ostéodystrophie se caractérise par une forte atteinte de l’état général avec fièvre, abattement, anorexie et boiteries. L’extrémité des os longs est gonflée et douloureuse à la palpation. Le diagnostic est également clinique et radiologique. Le traitement est essentiellement symptomatique et repose sur l’administration d’antalgiques ou de cortisone. Le régime alimentaire est également corrigé si nécessaire en diminuant les compléments vitaminiques et minéraux. Dans les cas graves, le traitement peut être long et les rechutes sont possibles.



Ces ostéopathies sont directement liées à des erreurs alimentaires et sont globalement plutôt rares car les aliments du commerce de qualité sont parfaitement adaptés à chaque stade physiologique et notamment la croissance. Néanmoins on trouve toujours des éleveurs qui préconisent des régimes aberrants et compliqués, soit à base d’aliments industriels auxquels il faut rajouter quantité de compléments, soit à base de rations ménagères composées d’un nombre d’ingrédients impressionnant. Même si ces éleveurs, à force d’expérience, arrive à maîtriser ces régimes, la plupart des propriétaires novices sont rapidement perdus et augmentent le plus souvent les quantités de compléments dans le but d’accroître la taille de leur beau bébé. Dans le domaine de la diététique canine, la simplicité est une nécessité. D’autre part, il faut avouer que les races ont également leurs spécificités et qu’un Greyhound ne grandit pas de la même façon qu’un Terre-Neuve. On peut donc aisément comprendre que les éleveurs s’écartent un peu des recommandations officielles pour s’adapter aux besoins spécifiques de leurs races, mais tout ceci doit se faire dans la juste mesure et avec l’aide de personnes expérimentées. N’oublions pas non plus que d'autres pathologies sont indirectement liées au régime alimentaire. En effet, tout ce qui contribue à accélérer la croissance favorise l’expression clinique des dysplasies et des ostéochondroses. Les régimes très énergétiques, riches en minéraux et vitamines accentuent le risque d’apparition de ces troubles de la croissance sur des animaux génétiquement prédisposés. Un régime simple et équilibré, mis au point par une personne compétente vous évitera nombre de soucis et assurera à votre compagnon une croissance sans problème.


Docteur Frédéric MAISON